Alternatives à BlaBlaCar: quelle autre application de covoiturage existe-t-il ?

Deux jeunes femmes discutent avec smartphone à la gare

8 plateformes, 2 modèles économiques, 1 million de trajets quotidiens : le covoiturage ne se résume plus à un unique acteur hégémonique. Face à l’homogénéisation des usages, le secteur trace sa route et multiplie les propositions.

Le fonctionnement des plateformes varie sensiblement. Certaines privilégient la transparence, d’autres misent sur la rapidité ou la densité du réseau. Selon que l’on cherche à voyager loin, à partager les trajets du quotidien ou à soutenir une démarche associative, les solutions divergent.

Pourquoi envisager d’autres applications que BlaBlaCar ?

En France, le marché du covoiturage tourne autour d’un poids lourd : Blablacar. Ce géant concentre la grande majorité des voyages longue distance. Pourtant, derrière cette façade massive, les besoins des utilisateurs restent multiples et évolutifs. De nouvelles applications de covoiturage émergent et proposent des alternatives pensées pour répondre à des attentes variées.

Plusieurs arguments invitent à regarder au-delà de Blablacar :

  • Des modèles économiques différents : Mobicoop, par exemple, propose un service sans commission, là où Blablacar prélève un pourcentage sur chaque réservation.
  • Des services spécialisés : Si Blablacar cible surtout les grandes distances, d’autres applications telles que Klaxit, Karos ou Blablacar Daily se concentrent sur le covoiturage domicile-travail, avec des outils adaptés aux trajets réguliers et des collaborations avec des collectivités locales.
  • Des valeurs coopératives ou associatives : Mobicoop fonctionne en tant que coopérative et porte une vision participative, tandis que Covoiturage Libre privilégie le bénévolat et ne facture aucun frais à ses membres.

Cette diversité de services de covoiturage offre une palette de possibilités : ajustement précis des trajets, flexibilité sur les horaires, partage de frais optimisé, ou encore engagement dans une mobilité plus solidaire. La récente alliance partielle entre Blablacar et Klaxit marque la transformation du secteur, entre intégration des offres et affirmation des identités propres. Finalement, le choix de l’application dépend de ses contraintes, du type de déplacements, et de l’expérience que l’on recherche.

Panorama des principales alternatives de covoiturage en France

Le territoire français regorge de sites de covoiturage qui, chacun à leur manière, enrichissent l’écosystème. Loin d’un modèle unique, plusieurs plateformes imposent leur style et leur vision.

Mobicoop, installée à Nancy, avance l’argument du covoiturage sans commission. Pas de frais cachés, pas de publicité : ici, le principe fondateur reste la coopération et la transparence. Mobicoop s’appuie sur l’héritage de Covoiturage Libre, pionnier du covoiturage gratuit et associatif, consolidant ainsi sa place dans l’économie sociale et solidaire.

Pour ceux qui partagent leur trajet maison-boulot, deux applications montent en puissance : Klaxit et Karos. Klaxit, aujourd’hui partiellement intégrée à Blablacar, a tissé un réseau de partenaires avec de nombreuses collectivités, notamment à Rouen ou en Île-de-France. Karos, de son côté, utilise une intelligence artificielle pour prédire les trajets et simplifier les correspondances, avec une présence remarquée dans des agglomérations comme Troyes. Les deux répondent à la réalité des navetteurs, optimisant flexibilité et efficacité.

En milieu urbain, Citygo se démarque avec le covoiturage à la demande, taillé pour les villes et leurs périphéries. D’autres options, comme Ecov, ont choisi d’organiser des lignes de covoiturage (Covoit’ici, Lane) en lien direct avec les collectivités, pour structurer des trajets réguliers et créer une alternative solide aux transports en commun. L’intégration du Pass Navigo à certains services, promue par Île-de-France Mobilités, illustre le rapprochement entre covoiturage et mobilité urbaine connectée.

Quels atouts et limites pour chaque plateforme ? Notre comparatif détaillé

Dans l’arène du covoiturage longue distance, Blablacar règne en maître. Mais les alternatives continuent d’explorer de nouveaux terrains. Mobicoop attire celles et ceux qui souhaitent éviter les commissions. Son modèle coopératif favorise la relation directe entre conducteurs et passagers, mais la sélection de trajets reste parfois limitée, surtout sur les axes secondaires ou à certaines heures.

Sur le créneau du domicile-travail, Klaxit et Karos misent sur la régularité et l’intégration locale. Karos propose grâce à son algorithme d’intelligence artificielle des correspondances optimisées, tandis que Klaxit profite du soutien et de la notoriété de Blablacar. Les deux applications allègent la vie des salariés, mais demandent une inscription et une vérification de profil, atout pour la sécurité mais étape supplémentaire à franchir.

  • Citygo mise tout sur l’instantanéité et la flexibilité du covoiturage urbain, parfait pour les grandes métropoles, même si l’offre reste cantonnée aux zones urbaines denses.
  • Ecov joue la carte de l’organisation collective avec ses lignes de covoiturage, adaptées aux périphéries et campagnes, mais leur développement dépend du soutien des collectivités locales.

Toutes les plateformes vantent la sécurité via des profils vérifiés et promettent des économies non négligeables : jusqu’à 2 000 € par an pour un utilisateur régulier. Aucun acteur, cependant, ne couvre l’ensemble des besoins, des longues distances aux trajets urbains courts. Le choix se construit donc selon les usages, la densité du réseau, la simplicité d’utilisation et la philosophie qui anime le service.

Homme saluant un couple avec voiture dans une rue parisienne

Le covoiturage, une solution accessible et responsable au quotidien

Les temps changent : la mobilité durable devient un réflexe partagé et le covoiturage quotidien s’installe dans la routine de près de 900 000 Français. L’objectif affiché par les pouvoirs publics ? Tripler ce chiffre d’ici 2027. Le mouvement s’ancre chez les actifs qui mutualisent leurs trajets domicile-travail, limitant la congestion routière, réduisant leur impact environnemental, et allégeant la facture carburant.

Pour encourager la pratique, plusieurs incitations sont en place. Le forfait mobilités durables permet aux salariés du privé de recevoir jusqu’à 900 € par an, aux agents publics 300 €, en complément du remboursement de leur abonnement de transport. La prime covoiturage a facilité le passage à l’acte, même si elle ne sera plus accessible pour les courtes distances en 2025. Les employeurs ne sont pas en reste : ils mettent en œuvre des plans de mobilité et nouent des partenariats avec les applications pour simplifier la vie de leurs équipes.

Le partage des frais est encadré par la loi : pas plus de 0,20 €/km par passager selon le barème fiscal, ce qui garantit une démarche claire, sans profit dissimulé. L’assurance responsabilité civile du conducteur protège les covoitureurs, et les trajets réalisés via une application peuvent entrer dans le calcul des indemnités kilométriques ou du FMD, simplifiant les démarches administratives.

L’État, via la loi d’orientation des mobilités et le plan national covoiturage du quotidien, mobilise collectivités et entreprises. L’idée : faire du covoiturage une solution évidente, accessible, fiable et responsable.

Le covoiturage, aujourd’hui, n’est plus une alternative marginale mais une brique centrale de la mobilité moderne. À chaque trajet partagé, c’est un peu de route gagnée sur la solitude automobile, et sur les défis environnementaux de demain.