Orient Express en 2025 : existe-t-il toujours des trajets ?

Homme en costume dans un train Orient Express vintage

Le dernier Paris-Istanbul de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits s’est effacé des horaires depuis des décennies, et pourtant, le nom Orient Express s’affiche encore sur les brochures de voyages les plus raffinés. Si le mythe subsiste, c’est sous des formes inédites, souvent loin de la route originelle, et porté par d’autres ambitions, d’autres acteurs. Les puristes s’en émeuvent, les curieux se pressent. Reste la même fièvre : décrocher une place à bord. Les réservations pour 2025 s’ouvrent au compte-gouttes, les listes d’attente se tendent, et les tarifs tutoient des sommets rarement atteints sur rails.

L’Orient Express, un mythe ferroviaire toujours vivant en 2025

Citer l’Orient Express, c’est convoquer l’éclat de ses premières années. Mis sur rails par Georges Nagelmackers et la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, il jadis rattacha Paris à Istanbul, au fil d’une Europe en pleine métamorphose. Le prestige n’a rien d’un souvenir lointain : Accor détient la marque et, aux côtés de la SNCF, redonne vie à des wagons d’époque, morceaux d’histoire ferroviaire érigés au rang de trésor national.

À bord, chaque angle raconte un héritage art déco assumé : boiseries précieuses, détails de marqueterie, vaisselle choyée. L’attention portée à chaque geste, jusque dans le service des majordomes formés dans l’esprit ultra soigné de la vieille Compagnie Internationale, incarne l’exigence de ce train hors norme.

L’aura du nom Orient Express train attire une clientèle internationale. Attendre, patienter, s’inscrire : décrocher un billet relève d’une quête, tant la demande s’emballe. On croise désormais les voitures restaurées par LVMH sur des itinéraires reliant la France à de grandes capitales européennes. Ce projet résiste à la tentation du « tout marketing » : l’enjeu n’est pas de singer le passé, mais d’en restituer la singularité, à l’heure où le voyage en train se réinvente.

Quels nouveaux itinéraires et destinations pour le voyageur moderne ?

Les trajets qui portent aujourd’hui la bannière Orient Express n’ont plus grand chose des liaisons régulières d’autrefois. Pourtant, les expériences proposées gardent leur caractère d’exception. La mythique Paris-Istanbul s’est faite rare, mais d’autres parcours prestigieux perpétuent la légende du voyage en train de luxe.

Voici quelques exemples marquants des nouvelles routes imaginées :

  • Le Venice Simplon-Orient-Express, mis sur pied par Belmond, relie Paris à Venise avec des détours vers Budapest, Vienne ou Prague. Voyager à bord, c’est repousser les frontières du confort en sillonnant l’Europe centrale.
  • La version revigorée du Nostalgie Istanbul Orient Express, sous la houlette d’Accor et de la SNCF, fait vibrer le souvenir des grandes traversées vers Bucarest, Sofia ou Belgrade, sur des rails qui poursuivent l’histoire d’un continent en mouvement.
  • L’Orient Express La Dolce Vita, incarnation toute italienne de la marque, offre des trajets d’un charme fou entre Rome, Venise, Florence ou Milan, dans une atmosphère rappelant la légèreté des années soixante et l’audace des designers transalpins. Les voyages de nuit retrouvent ici un second souffle.

À bord : immersion dans l’expérience de luxe et d’élégance

Franchir le seuil du train de luxe Orient Express en 2025, c’est s’offrir le spectacle discret d’une tradition défendue pied à pied. Dans les voitures-restaurants, les codes de l’art déco règnent en maîtres, et la silhouette typique des wagons-lits évoque l’âge d’or du voyage ferroviaire. Boiseries vieillies, cuirs patinés et brillances laquées confèrent au décor une densité presque palpable, invitant à lever le pied, à savourer. Majordomes attentifs, gestes mesurés, rien n’est laissé à la routine.

La cuisine, aussi raffinée que le service, met l’accent sur les produits locaux et les inspirations du pourtour méditerranéen. Sous les suspensions en cristal, la soirée s’étire entre effluves de plats signés Maxime d’Angeac et tintements d’argenterie. Au bar, le décor s’oublie derrière les échanges spontanés autour d’un cocktail ou d’une création du moment.

La nuit venue, les cabines se transforment en écrins feutrés : draps tirés au cordeau, rideaux lourds, lumière apaisée. La précision du mobilier, la douceur de l’obscurité et la sensation de glisser d’une ville à l’autre composent ce luxe discret, signature indéfectible de la voiture Orient Express. Voyager prend ici la dimension d’un privilège rare.

Jeune femme avec valise sur plateforme de gare historique

Tarifs, réservations et conseils pour embarquer sur l’Orient Express

Dénicher un billet pour le train Orient Express relève d’une forme d’ascèse. Les prix Orient Express s’alignent sur l’exception : selon la catégorie de cabine et la période choisie, un Paris-Venise ou un Paris-Istanbul peut coûter plusieurs milliers d’euros. Successivement, on trouve la classique, la suite, et pour le sommet de l’expérience, la Grande Suite, chacune avec ses attentions particulières, signature du groupe Accor et de la Compagnie Internationale.

La réservation impose anticipation et réactivité. Il faut s’adresser directement aux opérateurs ou à des voyagistes triés sur le volet. Les places partent vite, parfois une année à l’avance, notamment sur les grands itinéraires comme Paris-Istanbul, ou pour rejoindre les hôtels vénitiens tels que le Palazzo Donà Giovannelli. Les départs se font généralement depuis la gare de l’Est ou, pour certains trajets, la gare d’Austerlitz, mais il convient de vérifier selon la saison et l’affluence.

Pour profiter sereinement de cette expérience, quelques repères facilitent la préparation :

  • Un strict contrôle des bagages s’applique : il vaut mieux voyager léger qu’encombré, l’esprit suit la valise.
  • Pensez à consulter les exigences douanières, en particulier pour les trajets franchissant plusieurs pays, sur un Paris-Istanbul, l’oubli d’un document peut tout compromettre.
  • Le code vestimentaire reste en vigueur pour le dîner : élégance et allure sont attendues, dans la droite lignée de la tradition Wagons-Lits.

Prendre le départ à bord du train Orient Express en 2025, c’est saisir l’occasion unique d’habiter pleinement chaque instant d’un voyage qui ne s’imite pas. Et s’accorder, peut-être, cette parenthèse où la route vers l’Est redevient promesse, et le mythe, réalité filante entre deux gares.